dimanche 30 décembre 2012

Mél.

C’était comme plonger les pieds dans les petites mousses de l’océan, fermer les yeux, confiant, ressentir la houle nous caresser, et puis, un raz de marré nous emportant au cœur des vagues, sans accroche, les courants qui nous attirent inexorablement dans l’eau alors qu'on voudrait remonter, apercevant encore le ciel entre deux précipitations. C’était comme se retrouver là, loin de la rive, luttant pour y retourner, sentir son pouls s’accélérer, le vacarme de la solitude, le maigre espoir que nous avions, disparut dans la tourmente : la rive est introuvable. Peut être vaut il mieux se laisser emporter. Peut être vaut il mieux se laisser couler, vider ses poumons de l’air de vie, accueillir à grande bouffée l’eau salée, plonger au cœur de ce monde qui nous terrifie, y jouer les indiscrets. Et peut être qu’au fond, elle y est aussi. Elle nous attend. Et peut être qu’au fond, il n’y a rien. Juste le vide. Alors, aucun regret ne pourra remonter à la surface.