lundi 30 mars 2015

L'amour

L'envie de créer pour combler un vide, le sentiment de ne pas vivre assez bien l'amour, réitéré par la vie moderne. Pourquoi tant s'attacher à changer les choses? Mais quand je me résigne, l'ennui me surprend dans le vide, et j'ai besoin d'attachement pour me consoler. L'attachement à la vie, mais pourquoi? Je crois que nous sommes la seule espèce vivante à nous demander "Pourquoi", à avoir autant de choix face à la vie et la mort. L'état de plante, l'état de bête, puis l'état du pourquoi. Pourquoi je me sens si vide et si plein en même temps, si fou, si amoureux d'une idée de l'amour que j'ai tant de mal à mettre en pratique. Ces questions ont éclaté en même temps que mon innocence face au sexe, l'argent, le pouvoir... Peut être avais je déjà reconnu la singularité du vide autour de ses désirs insatiables. Le sexe, l'argent, le pouvoir. Quel déshonneur nous a fait l'amour? Nous imaginons nous qu'il est réellement au bout de ces choses? Ou quettons nous désespérément là où nous osons mettre les pieds? Quel déshonneur nous a fait l'amour.... en se dérobant à nos yeux. Où allons nous le retrouver dans nos vies? Au bout de quel chemin?

Le Pourquoi fait de l'homme un être de convictions. Il ne peut vivre qu'à travers elles, il les enfante et les nourrit toute sa vie. Un homme nourrissant des convictions égoïstes s'est divorcé du monde et a enfanté un être chétif se débattant dans l'espace clôt de sa personne. Il faut s'ouvrir pour retourner à notre essence liée à tout. La seule manière de ressentir la vie est d'opérer des choix qui nous unissent à elle: La vie n'est elle pas un don, un désir, l'amour même? La peur gène l'homme qui ne fait plus de choix et multiplie les questions frustrantes, aliénantes.
S'arrêter de penser, dans le vide qui se clôt... et pourtant, encore une sensation de manque, un vide à considérer, que quelque chose nous à fait pressentir, qu'il y avait l'amour au bout, qu'on pouvait ne pas mourir seul. Mourir seul. Vouloir s'y conformer s'il le faut et ne pas y arriver à cause d'une pensée grandiose et entêtée, douloureuse si on la nie, peureuse quand on y croit, car beaucoup de courage pour cette pensée galopant aux antipodes des frontières, se complaisant dans un lien étroit entre "vie" et "sens", "vie" et "désir de vivre", depuis l'eau, jusqu'à l'amour, mais il y avait l'amour dans le feu primitif, et beaucoup d'eau dans mes injures faites à la vie.

Quel déshonneur nous a fait l'amour? Ou bien s'est il affirmé en nous laissant le chercher? Car l'amour est immense et l'univers l'a envahit. Il nous faut voyager pour contempler son corps. Changer les choses, créer, ce n'est pas tant faire du neuf que révéler ce qui est omniprésent.