mardi 23 avril 2013

Quand les gens préfèrent la passivité plutôt que la discussion ou la dispute. Mieux vaut une bonne dispute plutôt que des non dits et des malaises de merde. En fait, c'est symptomatique d'un phénomène plus large. Aujourd'hui les jeunes, et pas que, en France, et pas que, la plupart des gens préfèrent se terrer dans leur sécurité psychique plutôt que prendre le risque de l'altérité. Ils passent leurs temps à fuir et prétexte la "non prise de tête". En fait, ils se protègent d'eux même. Ils sont de nature à dramatiser des trucs cons, à disproportionner certaines situations. Entre la fin du lycée et il y a quelques mois, j'avais particulièrement peur de l'ouvrir, alors que j'ai toujours eu des choses à dire. C'était pas évident d'avoir à gérer 2 instinct diamétralement opposés. Comme j'voyais que la plupart des gens préféraient faire leur truc dans leur coin, j'ai commencé à faire pareil. Mais c'est terminé. La vie est belle, mais ce système me les brise, et trop de gens souffrent, alors je vais l'ouvrir, quitte à dire des conneries.

Avoir peur du changement est évident. Cette évidence devrait être un argument suffisant pour rabrouer des arguments contestataires évidents, comme "une famille c'est une maman et un papa" comme si l'humain n'était en fait qu'une poule programmée à agir d'une seule manière, à accorder une seule définition aux choses, incapables d'apprendre, d'entreprendre, comme si l'humain n'était pas capable de redessiner les limites de son genre, l'espace de sa condition dont les efforts d'uniformisation sont tout simplement absurdes. 

Je me suis engueulé avec une fille aujourd'hui. Je nous en veut, à elle et à moi. A elle, d'être aussi caractériel, fière et grande gueule, à moi d'être aussi maladroit, peu sûr de moi et pas toujours fidèle à ce que je suis. Je me sentais presque obligé de parler. Ça faisait des jours que je ne m'étais plus fait rire, que rien ne me faisait rire, que j'avais l'impression d'être hors du monde, alors je me suis forcé à m'ancrer. Avec ma solitude, tout devient pesant. Cette société n'est pas faite pour moi. Je rêve de rejoindre certaines communautés que je vois dans les reportages, celles où l'homme est en osmose avec la vie, là où il n'y a pas à forcer la parole, là où on ne doit rien prouver.