samedi 3 septembre 2016

La force physique, la force quantitative, est l'avantage des lâches et des ignorants. Ils seront toujours la "majorité dominante". Il faut s'y faire, ce n'est pas le plus important. Une force quantitative est limitée, ses avantages aussi. Il existe une force qui est illimitée. Une force permettant qu'un seul homme puisse tenir tête à milles, qu'un mot juste puisse discréditer des tirades d'argumentaires, qu'un regard puisse terrasser une colère... si le silence n'a pas de fond, à nous d'en trouver le sens.

samedi 23 juillet 2016

J'aime la mer

J'observe des insectes tourner en rond sur la vitre de ma fenêtre, le ciel nuageux derrière. Un toit de tuiles rouges s'en détache. On dirait la coque d'un bateau. J'entends souvent le vent, je vois souvent des oiseaux, et la forme des bateaux. Tout me rappelle le bord de l'océan. C'est l'endroit que je préfère, surtout quand plane aussi l'eau de là haut. Il y a alors moins de gens sur la plage, le soleil ne me déconcentre plus. Les pensées se dispersent comme des navires naufragés, ne laissant que ciel et terre à parts égales. Il n'y a pas d'horizon plus parfait, de solitude plus parfaite que là. Je flotte, ici ou ailleurs, un corps sans visage. Pourquoi tant réfléchir, pourquoi tant désirer prendre le dessus. Le mental s'invente lui même. Ce n'est même pas moi qui dit "moi". Il a souvent écrit l'illusion quand une autre l'accablait. Le mensonge l'a révolté, un autre le remplaçait. Il a vu la réalité mais entretenu la distance, par conformisme, par anti conformisme. Abolir les croyances de l'être et l'avoir, stopper le cycle de l'égo. Rien n'est, tout va. L'image de la mer vient dans mes yeux, le vent sur ma peau, des chants sauvages dans mes oreilles, mon cœur envoie le sang, le mental n’envoie plus grand chose, et c'est très bien. Le magnétisme des astres, les séismes de la terre... la mer se laisse faire.

vendredi 22 juillet 2016

L'harmonie est l'espace sans heurt qui lie et sépare chaque corps, chaque pensées.

C'est la liberté d'un humain, sa paix intérieure, qui tend ses actions à être sans heurts. S'il méprise, s'il blesse, s'il insulte, c'est pour se protéger. L'humain doit toujours réapprendre à ne plus considérer la nouveauté comme un risque malencontreux mais comme un trésor.

J'ai encore entendu quelqu'un dire "le foot c'est de la merde". Ce genre de propos, en plus de brasser de l'air, culpabilise ceux qui, pour une raison ou une autre, aiment le foot.
Les concernés continueront d'ériger le mur dont vous avez amené les 1ere pierres.

Le danger, c'est les acquis. Comme l'on peut se croire tout permis avec nos proches, comme l'on fait moins attention sur les trajets quotidiens, l'on prend nos aises à banaliser nos propos. L'on avance sans ouvrir les yeux, et l'on méprise ce qui nous entoure.

Souvent, lorsque quelqu'un aiment ou non une chose, ce n'est pas pour ce qu'elle est dans son ensemble mais pour les souvenirs qu'elle lui a laissé. L'appréciation primaire des choses ne découle pas de convictions mais d'instants. Les critiques simplistes sont souvent teintées de ressentiment. Comment peut on en vouloir à quelqu'un d'avoir vécu des instants? L'humain de la société à ça en lui. Une part d'esprit vengeur enclavant son univers de croyances derrière un mur d'orgueil. Il se satisfait de petites victoires sur un monde qui le submerge, et à défaut, de petites vengeances.

Gamins, ma mère avait repris ma sœur ayant affirmé "Le rougail de S. est meilleur" S. était la nouvelle femme de notre père. Aussi jeune fut elle, ma sœur savait ce qu'elle faisait. "Ne dis pas qu'il est meilleur. Dis plutôt que tu préfères celui de S." Ma sœur avait insisté et ma mère lui en avait mis une. C'est parce que ma mère était capable de lui en mettre une que ma sœur voulait la blesser, je n'ai aucun doute la dessus. Esprit vengeur.

L'esprit vengeur est blessant et crée la sensation de ne pas être légitime. Quand à l'école nous avons une moins bonne note qu'untel, au fond, l'on se fiche d'avoir été surpassé. Un contrôle spécifique dans une limite de temps, ça ne juge qu'une zone minuscule. C'est la reconnaissance qu'on apporte à l'un et dont on prive l'autre qui crée ce petit impact intérieur. Si l'on est bon joueur, ça ira. Mais lorsque le monde qui nous entoure devient plus compétitif, absurdisant ses critères, détériorant sa compassion, exacerbant son intolérance, être bon joueur ne suffit pas.

Les américains sont égocentriques? François Hollande est nul? Les homophobes sont tous des cons? Ces remarques ne parlent de rien de tangibles. Elles ne font que lier paresseusement des concepts sans exposer de faits. Rien n'est plus propice pour l'esprit de confusion qui, potentiellement, se propagera jusqu'aux oreilles des concernés qui, dans le meilleur des cas, prendrons du recul, dans le pire, se fermeront et deviendront un énième relais de la contagion. Ce n'est pas en distribuant de la cire d'oreille qu'on crée plus d'harmonie.
La plupart du temps, les auteurs de tels dires n'ont pas de faits à rapporter, simplement des ressentis. Alors, il vaudrait mieux qu'ils affirment quelque chose sur eux même comme "il ne m'inspire pas confiance parce que..." ou "cette attitude me blesse directement, parce que... ". C'est plus honnête que faire des généralités.

Le foot? J'adore y jouer! Le regarder? Sans plus... C'est amusant quelque fois, sinon ça m’ennuie. Question de goût... et de fréquentation. Je comprends l'engouement, le fait que certains trouvent ça beau. Il m'est arrivé d'être euphorique. Difficile de faire autrement quand des potes vous invitent à regarder un championnat avec eux. Attendre le salut avec un million de supporters, tous suspendus à la course des joueurs, convoqués pour un carnaval d'émotions, a quelque chose de stimulant. Une percée extraordinaire dans la défense! Une aisance folle à analyser le terrain tout en zigzagant! Un geste équilibré pour éliminer le défenseur! Le ballon décolle et lui rase la tête, et, le temps qu'il réatterrisse, la brèche qui se referme, pas le temps de douter! Instinctivement, le pieds s'enfonce dans le ballon! Celui ci éventre littéralement le sentier, arrache l'herbe, fait virevolter tous les regards! Le temps se fige, nos yeux s’écarquillent, nos bouches s'éternisent, prêts à bondir... le filet va se déchirer! Le butteur court, fait des roulades, expulse sa joyeuse hargne sous l’acclamation des caméras, de ses partenaires, du stade! Tous mes potes hurlent en improvisant des chorégraphies ridicules! Toute cette effusion, juste pour quelques seconde! Et la concentration qu'on s'impose pour la suite du match, bien que tout le monde soit de connivence, la joie qui se prolonge... Ce n'est pas le point marqué qu'ils regrettent en face mais l'émotion! L'on joue pour la rechercher, la faire grandir, la faire vibrer, la prolonger dans un championnat. La coupe? Dérisoire. Les instants, ça c'est unique!... Mais le foot me déçoit sur d'autres aspects. L'industrie du sport médiatique fait beaucoup tâches. Il y a de la corruption, des manigances déshonorantes, des valeurs douteuses, une désinvolture nuisible à tous niveaux, des conséquences sociales hautement préoccupantes... Je pense à ce qui s'est passé au brésil et me dis que ce n'était pas anodin, que demain, ils n'hésiteraient pas à recommencer, car c'est ce que le sport médiatisé est devenu. J'accorde beaucoup d'importance cet ensemble de choses.

mercredi 13 juillet 2016

Message de tolérance


Aujourd'hui, l'attitude générale vise à s'adapter aux désirs des vainqueurs, consciemment ou inconsciemment. C'est une attitude de survie au détriment de la justice. La liberté? N'en parlons pas. Beaucoup pensent y échapper, mais notre culture est imbibé de nos penchant pour l'obéissance, ne serait ce que pour s'intégrer à notre milieu. Bien sûr, c'est compréhensible. Mais l'erreur est de travestir notre regard sur nous même et de nous croire libre quand nous ne sommes pas conscient de la moitié de nos conditionnements.

Pour ceux qui penserait avoir conscience, je pense que tout désir de lucidité s'accompagne d'un devoir naturel de reconnaître l'autre en nous même. Il y a tant d'orgueil dans ce monde. Chacun pense à travers soi et séparément des autres. Mais notre incorrigible propension à la loi du plus fort nous prouve encore notre haut degré d'ignorance. L'humain de demain ne peut se concevoir séparément des autres. Ou en tout cas, il ne pourra pas sciemment prodiguer une notion de l'amour qui se restreigne à lui même ou à ses proches tout en nourrissant des sentiments de haine, de mépris ou d'indifférence envers l'autre. Je ne dis pas cela par sentiment de nécessité ou utilitarisme. Il n'y a pas à considérer les avantages que nous aurions ou pas en assumant une réalité: il me semble qu'il suffit juste de la reconnaître: Un homme battant un autre homme est en totale incohérence non seulement morale, mais surtout identitaire. L'égo se pense séparé du tout, mais je crois que le fait que je sois untel et non un autre n'est que le fruit du hasard. Je ne puis en rien affirmer que je suis untel et que l'autre n'a rien à voir avec moi quand nos différences dépendent des seuls circonstances de nos vies. Je ne crois être maître en rien, sinon de reconnaître ce fait: Je suis séparé de l'ensemble pour une raison qui me reste inatteignable, mais je vois que je ne suis que l'esclave des circonstances de ma vie. Je ne suis ni meilleur ni pire que qui que ce soit car je ne choisis rien.

Je me suis reconnu dans tous les visages, et j'ai appris à quel point c'était nos histoires qui nous distinguaient, que le mérite était une illusion, que toutes nos capacités appartenaient à un conditionnement que la vie formulait dès notre naissance, dont le lieu, l'époque et la forme nous échappent totalement. Mais la vie est ainsi faite que l'on vit dans le présent, un temps qui se laisse surprendre par les évènements, l'illusion de liberté et de possibilité se maintient inévitablement. L'expérience de la vie est une riche expérience que l'on vit dans toute son illusion. La sensation de liberté existe bel et bien, la sensation du pouvoir de décision également. C'est le fait que l'on se croit souverain sur ces choses qui est une illusion. Les évènements de nos vies, notre mémoire, nos décisions, sont la somme de toutes les causes du monde. La vie est trop complexe, contient trop de paramètres pour que l'on puisse anticiper quel envie me prendra dans 1h et quelles personnes je croiserais en sortant de chez moi, mais en théorie, un ordinateur hyper sophistiqué calculant toutes les données de la vie pourrait le savoir, et il me serait impossible d'aller contre ses prédictions, à moins que je trouve une manière de m'informer du résultat de l'ordinateur, bien qu'ayant trouvé un moyen de m'en informer, je ne m'en informerais pas, car dans tous les cas, l'ordinateur anticipera ma décision de faire le contraire de ses prédictions et sera donc incapable de me fournir un résultat. Là il connaitrait un paradoxe existentielle immense, surchaufferait à mort et se transformerait certainement en coiffeur visagiste pour furet.

Cela ne doit pas nous déprimer, au contraire. Il n'y a pas assez de visagiste pour furet dans le monde. C'est une bonne chose que cela arrive. Et être la somme de toutes les causes de l'univers revient à dire "être une partie du tout". Notre conscience n'est qu'une infime partie de la réalité. Ne renions pas notre corps cosmique par pure caprice d'être le maître de notre destin. Nous sommes les maitres de notre destin, seulement, pas tel que nous le percevons. Continuons à vivre simplement. Oublions ce petit article prétentieux qui ose faire l'apologie d'Ordi-prophète.

mardi 5 juillet 2016

Il aime dire ce qu'il pense. Il lui arrive de s'agacer, mais il n'est jamais rancunier car il aime nuancer ses expériences avec les autres. Mais ce n'est pas tant par goût que par nécessité. Ailleurs, c'est l'inverse. On ne parle pas. L'on rampe à genoux sous les nons dits, et l'on s’allonge sur notre rancune. Parfois on cherche à créer un peu d'espace en médisant. Souvent, ceux là, quand ils entendent celui qui pense tout haut, veulent retenir leur toit de nons dits, se braquent contre la tempête, l'accablent. Alors celui qui pense tout haut doit toujours apprendre à mieux soigner les stigmates de sa pensées, à en faire une parole de dévoilement et d'acceptation que la culpabilité a totalement déserté. Il doit toujours mieux savoir comment parler d'une chose sans laisser, ni l'écho d'un mépris, ni celui de l'indifférence, car les gens, dans la critique comme partout ailleurs, aiment être acceptés, accompagnés, aimés, mais ce n'est pas tant par goût que par nécessité.

lundi 4 juillet 2016

(Commentaire et citation biblique de V****68 concernant le fait de manger des animaux)

Salut V****68

Oui notre corps a besoin de protéines... elles se trouvent intégralement dans les végétaux (sauf la B12 qui vient à manquer si aucun apport sur le long terme!). Je suis végé depuis 4 ans, je me fais ausculter tous les ans, je n'ai aucune carence.

Alors pour toi la principale raison de la présence des animaux est forcément celle de devoir être mangé par nous??? Parmi toutes les raisons possibles, tu ne penses pas qu'ils y en aient de plus originales que cette conclusion ethnocentrique? Ton Dieu ne devrait t il pas être plein d'amour, de compassion, de miséricorde etc...? Pourquoi les animaux sont si variés et complexes, d'attitudes, d'émotions, de formes, de couleurs... si la raison principale de leur existence était juste d'être tué? N'aurait il pas été plus pratique de les faire tous identiques, tous stupides, sans capacités de défense ni aucun ressenti? Pourquoi la vie a t elle donné la perception de souffrances physiques et psychologiques aux animaux? Peut être la raison d'être de chaque vivant est de vivre sa vie, tout simplement, et non de se coltiner tous les caprices du monde. Si aujourd'hui ça te paraît acquis, souvient toi que posséder un être humain et le maltraiter était assez tendance il n'y a pas si longtemps. Ceux qui osaient remettre ça en cause avaient du mal à être pris au sérieux et pourtant... Laisse moi te partager la connaissance la plus importante de ma vie mon ami: l'empathie n'est jamais une erreur. Jamais.

Alors maintenant tu peux aussi te demander pourquoi Dieu nous aurait fourni cette capacité de remise en question, car il faut te poser les bonnes question, pas celle sur les autres, mais celle sur toi. Peut être que ton Dieu à crée plus faible que toi justement pour vérifier ta valeur. La charité financière d'un pauvre aura plus de valeur que celle d'un riche donnant le même montant, en conviens tu? Un fort qui n'abuse pas de plus faible que lui aura plus de valeur que s'il n'abuse pas d'un type plus fort que lui, en conviens tu? Un fort qui ne profite pas d'un faible quand tout le monde le fait, un fort qui se dresse contre tous les autres forts et accepte par là de redevenir un faible... comment te dire... a pour moi infiniment plus de sens qu'un fort profitant du confort que la paresse lui offre. La facilité a une valeur minuscule. Pire, quand elle implique d'autres individus que soi, la facilité rend égoïste, fourbe, lâche, menteur... Toi qui es croyant, tu devrais le savoir. Dans la bible, Jésus était prêt à mourir par amour plutôt que trahir la vie et lui tourner le dos: c'était là son immense valeur. Cette histoire est une belle métaphore que les gens, religieux ou non, sont capables d'expérimenter au quotidien: L'amour est courageux, il ne cherche pas a déserter son attachement à la vie, il se bat pour elle, ne se résigne pas, prouve sa valeur dans sa constance. Justifier le meurtre n'est pas vraiment synonyme de ça. Ne faisons pas d'amalgame. Ici, je ne me préoccupe pas de la connotation judiciaire de ce mot. Tuer, qu'on en est le droit ou non, c'est tuer. Conviens tu que l'animal, quelqu'un le tue avant qu'il ne se retrouve en barquette dans un rayon frai? Donc conviens tu que ce n'est pas un objet? Donc conviens tu qu'il s'agit d'un meurtre?

Maintenant, posons nous des questions simples (pas forcément facile mais "simple"). Ai je besoin de manger un animal pour vivre? Je ne parle pas d'un autre lieu, d'une autre époque. Ici et maintenant, est ce nécessaire? Soyons honnête: Non. La vie d'un animal a t elle de la valeur? Oui, elle est la chose la plus importante au monde à ses yeux. C'est simple non? En fait, je crois que c'est incontestable, encore faut il être bien informé, de tête et de cœur. Certains de mes amis non végé me disent qu'ils continuent la viande non par nécessité mais par habitude, par manque de volonté, pour le plaisir gustatif... Même informés, ils continuent de se nourrir d'êtres sensibles qu'ils n'ont jamais vu de leur vie, de participer indifféremment à des meurtres marchants, car ils sont nés dans ces pratiques que tous acceptent, qui sont la norme, qui parfois même diabolisent les gens comme moi. Ce n'est pas la simplicité mais la facilité. Si Dieu a une conscience, il doit être infiniment sage. Un sage ne choisirait jamais de profiter d'une tuerie évitable, sinon il ne serait pas un sage. Se complaire dans de vieilles habitudes en se basant sur des suppositions hasardeuses, c'est un excès de fainéantise. Quand ces habitudes détruisent tous les ans des milliards de vie...

"On ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux"
Antoine de Saint Exupéry

Avec tous mes espoirs pour ta spiritualité,

Bien à toi

dimanche 3 juillet 2016

La pensée austère, la pensée unique est une forme de pensée tourné sur elle même. C'est une pensée facile et malade qui se rassure par le grand nombre de personne qui l'a partage. C'est une sotte, une lâche, un bourreau sévère, pour elle et les autres. Elle confond tout, a peur de tout, se frustre de tout et n'aime pas être remis en question. Elle emprunte tous les visages, tous les rôles mais ne se conjugue qu'à une seule personne: "moi moi et moi" Son plus grand domaine est la culpabilité. Si elle ne se culpabilise pas elle même, c'est qu'elle s'est rassurée en culpabilisant quelqu'un d'autre. Sa plus grande carence: l'amour, tout simplement.

"Les gens se battent depuis la nuit des temps pour des raisons psycho affectives"
Ravalec, Projet d'éducation prioritaire

dimanche 19 juin 2016

Tuer est tuer, et c'est un gigantesque caprice

S'il vous plait, considérez que si vous pouvez avoir de l'empathie pour les chevaux, les chats, les chiens, votre maman, et comprendre que leur vie est précieuse, il en est de même pour tous les être vivants qui sont tous sensibles. L'amour, la paix, la justice, ne se passent pas d'une conception plus équitable, plus généreuse des choses. Le débat n'est pas de nous comparer à des lions, ou de croire qu'on est indispensable à la chaine alimentaire, où qu'on a toujours fait d'une manière, où que les charcutiers ont besoin de leur boulot... Le débat est à propos de notre capacité unique à transformer nos habitudes et à comprendre que l'empathie, comme toute parole du cœur, n'est JAMAIS une erreur. Le débat est à propos du fait que la viande n'est pas du tout indispensable (à l'heure ou elle devient même un réel danger pour la planète), renseignez vous, qu'infliger la mort n'est jamais un acte anodin, que l'industrie de la viande est une méthode cruelle et froide pour satisfaire les lubies alimentaires de gens n'ayant jamais mis de visage sur leurs nuggets, que cette vie volée était la chose la plus importante au monde pour un être suffisamment sensible pour mériter notre considération, que tous les ans, ils sont des milliards à en pâtir... Ne fustigeons pas nos élus, les talibans, les Féringien où qui sais je d'autre, quand dans nos assiettes subsiste le même goût pour la complaisance, la même obstination à s'accrocher à de vieilles croyances! Et oui, ce n'est pas être un sombre salopard qu'être né dans le confort d'une idée et d'avoir du mal à s'en défaire! Pour le bien de la réflexion, rien ne sert de se flageller, il faut grandir! Je ne demanderais jamais à un lion de réfléchir à sa consommation d'antilope, mais je peux demander aux humains d'avoir suffisamment d'empathie et de volonté pour comprendre pourquoi et comment ont agi des milliers de végés durant toute leur vie, sans rencontrer aucunes carences alimentaires, et quels ont été les impacts de leur régime sur leur santé et celle du monde (indice: ils ont été bénéfiques)

Peace

«On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas.» (Lamartine)

« Les Français ont déjà découvert que la noirceur de la peau ne constitue pas une raison justifiant qu’un être humain soit abandonné sans recours possible aux caprices de quelqu’un qui le tourmente. Un jour viendra peut-être où on reconnaîtra que le nombre de pattes, la villosité de la peau ou la terminaison de l’os sacrum sont des raisons également insuffisantes pour abandonner un être sensible au même sort. (…) Un chien ou un cheval adulte, est, au delà de toute comparaison possible, un être plus rationnel, et aussi plus apte à la conversation, qu’un nouveau-né d’un jour, d’une semaine ou même d’un mois. Mais, à supposer même qu’il en soit autrement, que s’ensuivrait-il ? La question n’est pas : « peuvent-ils raisonner ? » ou « peuvent-ils parler ? » mais : « peuvent-ils souffrir ? » »

— Jeremy Bentham

Autres citations de végé célèbres:

http://www.vegetik.org/citations2/

mardi 14 juin 2016

Sans heurt ni méthode.

Certains rituels nous éloignent de la routine, comme une respiration, l'entretien du ciel, nous déployant confiant dans le jour. Il faut qu'aucuns évènements ne nous en privent. Nous n'avons plus besoin de tous contrôler lorsque, quoi qu'il arrive, nous conservons cette espace dans notre vie. Moins nous contrôlons le superflus, plus nous nous rapprochons de la vie.

Rien ne m'empêchera de méditer chaque matin, de m'asseoir et de m'envoler avec le regard. Je médite mieux les yeux ouverts. Le plus souvent, je regarde les nuages jouer leur ballet unique. Le vent des feuillages, les chants de l'eau, m'ouvrent également les douces voies d'évasion et de recentrement. Il faudrait m'asseoir à l'orée d'un bois bordant la mer, avec quelques touffes de nuages traversant l'horizon: lieu parfait pour méditer.

Quelques songes m'ont envahit à la fin de la méditation. Le plus fort parle toujours d'amour. Le plus fort est toujours celui à deux. C'est une vision personnelle... J'imaginais, lors d'une retraite de silence, tomber sur elle. L'échange sans parole, plus doux qu'aucun autre. A genoux dans l'herbe, observant les insectes sillonnant chaque centimètre de tige. Je me retourne vers elle, la regarde sourire. Elle me voit. Ça fait longtemps que quelqu'un ne m'a pas regardé sans se détourner. Je lui caresse la joue. Le cœur léger, je reviens sur la coccinelle qui va peut être croiser la fourmi, quelques brindilles plus loin. Plus tard, on marche. Quand elle s'arrête et me regarde, ce n'est pas comme dans les films. On ne ferme pas les yeux en entamant une trajectoire rectiligne. Je ne suis pas une météorite et elle la lune. Elle tremble et moi aussi. J'enlace son visage, j'embrasse doucement ses joues, puis son nez, puis le front, puis sa bouche. C'est peut être qu'un mirage... mais c'est ce que m'a dit le ciel après que ce soit éteint mon chahut intérieur, c'est l'émotion qu'un oiseau m'a laissé quand il passait juste à cet instant. Dans son élan, l'émotion a puisé dans le vieux rêve d'une joie fragile.

lundi 13 juin 2016

Ca.

On était comme deux mondes à l'opposé d'une galaxie. Ne pas en vouloir à l'espace qui nous séparait, c'est comme ces instants où le présent pourrait être ennuyeux, quand je choisis de ne pas le déserter. Oui, c'est la même chose. Ne pas regretter cette distance entre toi et moi, c'est comme ne pas regretter cette attente entre les évènements... non, c'est refuser d'y subir une attente. T'aimer malgré la "séparation", c'est continuer à aimer chaque instant. T'aimer pour toujours, c'est toujours aimer ce qui défile.

dimanche 12 juin 2016

Simple

De toutes mes lectures, les mots de Bobin sont ceux qui ont la meilleure résonance, comme le vent sur un brouillard, une paire d'ailes dans un vacarme.

Noie ma cité d'âme pour qu'elle fleurisse toute légère.

Bobin est aux mots ce que Dumont est aux films pour moi. Des mains d'enfants sous des vêtements d'adultes. Deux aimables faiseurs de vent, accourant aux fenêtres pour les empêcher de se refermer. Pas toujours les mêmes thèmes de départ, pourtant, le même silence lumineux qui surgit ça et là. Et puis, pas de faux semblants. Pas d'intellectualisation inatteignable. Du rude, du beau, du simple.

lundi 30 mai 2016

Douleur... je te vois

Le yoga est l'une des meilleures pratiques au monde. Il est quasi impossible d'avoir autant conscience de son corps autrement qu'avec le yoga. Il est nécessaire au déblocage de tensions inconscientes qui agissent sur le corps et l'esprit. La douleur des exercices n'est rien comparée au mortifications permanentes qui sommeille dans mon être et elle doit être recherchée, surmontée. Elle délivre le savoir des sens et l'humilité du repos. Chercher l'endroit où je suis le moins souple, et étirer... étirer sans retenir le souffle, étirer sans m'attarder sur les signaux qui m'envahissent, voguer à travers eux en consentant leur présence, détendre chaque crispation qui m'étreint, depuis le muscle jusqu'au cerveau qui bourdonne, ressentir la douleur qui s'évade, lorsque les vertus de l'abandon soignent les préoccupations du corps, atteindre ce point où la notion de lutte n'existe plus, se laisser bercer par ce nouvel état... puis relâcher... flotter sur les profondes vagues d'apaisement.

Toute douleur est complexe, mais les nœuds qui se défont libèrent des chemins a é r i e n s

samedi 21 mai 2016

Lettre pour bourreaux de la parole

J’aimerais parler du cas de K. Celui ci a partagé avec nous une vie de groupe qui assez mouvementés, dû aux différents caractères qui la composent et aux habitudes maladroites instaurées depuis le début de l’année...

Dans cette société, il faut s’habituer à ce que les autres aient des opinions de nous sans qu’ils soient forcés de nous les partager. Et c’est difficile de faire la part entre, justice d’apprendre ce qui nous concerne, et justice que les autres usent leur parole comme ils en conviennent. C’est difficile lorsqu’on a des handicaps, quelqu'en soit la forme, qui nous vulnérabilisent. C’est difficile de rester suffisamment détaché, de ne pas tout confondre dans sa paranoïa, quand subsistent la complaisance et les préjugés du non échange. C’est difficile quand on a la conviction qu’une hiérarchie, balisant la vie d’un groupe, a comme une dette envers celui-ci et devait assurer son bon fonctionnement en y faisant circuler une parole claire. Mais c’est difficile lorsque cette hiérarchie est aussi constituée d'humains maladroits.

Pourtant tout ceci pouvait être allégé par le simple fait de discuter. Seulement ici, la parole a été plus qu'abrégée, chacun se protégeant des regards, justifiant « ne pas être ici pour se faire des « amis » », confondant liens d'intimités avec liens de respect, oubliant qu’avant tout autre rôle endossé, nous endossons celui d’être humain. Si certaines personnes s’endurcissent en alimentant le rêve d’une réussite personnelle, tant mieux pour elles, mais se passeront elles de relation pour y parvenir?

Soumis à un système frigide parce que rigide, les individus finissent par adopter les mêmes défauts que leur environnement. Plutôt qu’entreprendre l’échange ils préfèrent attendre l’ennemi commun pour trouver un peu de compagnie dans leur misère de cœur. L’on se plaint sans arrêts des problèmes de société sans remarquer que ce sont nos petites lâchetés qui les alimentent. Et c'est normal. Elles sont tellement éparses et bien ancrées qu'il faut une vraie volonté pour les débusquer. C'est la complaisance des uns à ne pas vouloir échanger avec le monde qui les entoure qui crée la frustration et la violence.

Avec ses "laideurs", ses défauts, ses failles, ses handicaps, K. est arrivé en début de formation avec une réelle motivation, ce qui n’a franchement pas été le cas de tous. De plus, malgré ses problèmes d’audition et de communication qui en découlent, il désirait rentrer en contact avec les autres.

Ce sont les maladresses mutuelles, et surtout le manque considérable de communication, qui ont déclenché la progressive exclusion sociale de K., avant d’en conclure par une exclusion administrative. Si K. a été précurseur de quelques conflits, ce n’est pas le cas de tous, pourtant aujourd'hui il paie plus que les autres, pour sa singularité, et parce que l’humain a toujours eu besoin de chasser quelque chose.

Il y a 3 comportements possibles face à l’autre. Soit on accable, soit on n’agit pas, soit on aide. J’ai vu à l’AFPA comme une aide mécanique et peu sincère envers K. J’ai ressentis beaucoup de frustration derrière elle, comme lorsqu’on doit s’enquiquiner avec nos vieux pour faire bonne figure. K. a été désigné très tôt comme "l’étranger" pour qui on devait quand même se forcer un peu, en attendant d’avoir matière à médire (la médisance comme contre pieds à la communication ouverte, car dans sa lâcheté, l’humain tient quand même à se rassurer plutôt qu'être simplement passif).

Voilà ce qui se passe ici, et je ne cherche pas à culpabiliser qui que ce soit, on est tous dans le même bateau, mais je ne peux rester sans rien dire face aux lésions constantes que produit l'ignorance sur des personnes dont trop peu prennent la défense. K. est responsable de son devenir et devra l’assumer au mieux, mais il est aussi un miroir reflétant nos propres faiblesses. La justice n’existe pas à moins de comprendre que nous formons un tout et qu’un homme ne s’exclut JAMAIS seul, jamais, point barre.

mercredi 20 avril 2016

Spiritualité

L'humain aime mettre les choses en boîte, les idées dans des cases, les décors en images, dans des cadres. La passion de tout humain? La découpe. Si les arbres, eux, sont tordus, il lui faut les parquer dans des carrés verts. L'humain à éminemment besoin de cadres et d'angles comme d'un outil pour appréhender les ondulations de la vie. Mais il sait aussi réinventer le spirituel qui se révolte contre les lois naturelles de dominations. Il y a des règles comme quoi le plus fort gagne, le plus beau (physique) opère. L'humain emploie le spirituel pour restructurer ces lois du corps, surpasser le formalisme vertical. Il invente un nouveau cadre, moins haut, plus large, une justice immatérielle pour les faibles, mais il ne faudrait pas qu'elle marginalise les forts, sinon elle deviendrait une imposture du cadre.

La vie, l'amour, sont notre émotion originelle dont, souvent, les dangers ont dérobé l'harmonie. Les gens aiment, haïssent, protègent et tuent par amour. Il n'y a qu'à voir ce dont certains sont capables pour protéger leur vie ou la prolonger hypothétiquement après la mort, et ce que d'autres font lorsque le manque les a décharné, fait vrillé leurs instincts. Altruistes ou égoïstes, créateurs ou destructeurs, entre assouvissement et frustration, attachement et détachement, tous nos actes sont animés par le même besoin de satisfaction, toutes nos émotions ont le visage tourné vers celle qui les précéda toutes, quand la vie pénétra chacun de nos sens pour la 1ere fois: l'amour.

Et si l'humain adulte ne peut s'empêcher des créer des cadres, c'est certainement pour faire naître de nouvelles idées, aller contre les lois naturelles de domination en construisant une plus large conception de l'amour. "Soyez humain" ne signifie t il pas "soyez plus humain qu'hier"? N'est ce pas la même chose que dire "soyez plus empathique"? Chez l'humain du challenge, les différences nourrissent d'avantage sa spiritualité. Il ne veut plus la loi du plus fort mais la loi du plus équitable. Il ne veut plus la loi du "sera plus" et "sera moins" mais celle du "ira avec".

Humain: animal créant des concepts pour transcender sa condition.

mardi 19 avril 2016

Joueur de vent

Un pote m'a dit un jour que la vie était un sketch. Chacun porte une histoire qui conditionne un rythme. C'est le rythme des émotions. Quoi qu'on fasse, on peut vivre l'instant de 2 manières. Soit l'émotion est authentique, soit elle est parodiée. Souvent, la société humaine marche à pas cadencés. Je ris en la regardant se parodier elle même. Mais il y a encore des gens qui se foutent de la marche royale, et ça me plaît de rire avec eux, nos âmes se hissant à chaque bourrasque.

dimanche 27 mars 2016

Méditer brise les barrages, libère les courants, de la même manière que rire ou pleurer. Les rires, les larmes, courants de lumière effectuant le même travail, empruntant les mêmes chemins, les mêmes ouvertures.

Qui du soleil ou de la lune donne le meilleur éclat?

Qui peut répondre sans enfreindre un seul de ses sens ?

La lumière n'est elle pas sans propriétaire, recréant à chaque croisement un nouveau mirage? Je n'ai pas vu en la lune le pâle reflet du soleil mais celui de mes fantasmes schizophrènes.

Qui dans la nuit n'a pas été bercé par le ruisseau qui retranche le jour dans ses rêves sauvages?

Mais si quelqu'un ne rit ou ne pleure plus, il vaudrait mieux qu'il brise tous les miroirs qu'il croise, qu'il en devienne un lui même, perméable aux vents des carrefours, voix du monde qui décapent et libèrent les courants.

dimanche 20 mars 2016

Parole impeccable

On se sert de la liberté d'expression pour légitimer les moqueries. On appelle ça "l'humour". La médisance est un sport que l'on pratique à toutes les sauces.

Il y a de la pertinence dans la colère d'un ado. Mon dégoût et mon rejet du monde adulte m'avait aussi protéger de certains de ces comportements absurdes.

Je n'ai jamais aimé m'en prendre aux autres. Trop gentil, trop simplet, trop circonspect... Qu'en sais je... solitude pleine de recoins. Si elle me fournit le recul d'un regard critique, elle ne comble pas entièrement mon désir d'attachement.

Au milieu de l'insupportable calomnie et de mon incompétence relationnel, j'accumule jusqu'au ras le bol. C'est à mon tour de pestiférer, de m'inventer des ennemies, des coupables, d'exhiber ma frustration en les taclant.

Je me reconnais dans les comportements pesant que je décline.

Ne plus mépriser le mépris, ne pas tomber dans le piège...

Les 4 accords toltèques:

Que votre parole soit impeccable
Quoi qu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle
Ne faites pas de suppositions
Faites toujours de votre mieux





samedi 19 mars 2016

Le héros qui dort

Dans nos conflits intérieurs, nous projetons nos échecs sur les autres, méprisant par jalousie ou par dégoût ce qu'on ne réussit pas à comprendre chez soi... L'on critique les autres sans voir les mêmes lacunes chez soi. Par exemple, beaucoup des détracteurs de la religion se complaisent dans des dogmes et idoles, souvent plus que le font de simples pratiquants. Le domaine qui crée le plus de drame au monde n'est pas la religion mais le commerce... et l'on y trouve plus d'extrémistes que partout ailleurs.

L'empressement et la peur forment des lignées d'ignorants apeurés préférant être mauvais juges plutôt qu'apercevoir les murs qu'ils gardent érigés autour d'eux... Les sources de divertissement sont multiples et nous soumettent en nous détournant d'une connaissance profonde de nous même et du monde.

Qui sommes nous? Qui peut affirmer avoir fait le choix conscient de sa personne? Qui peut affirmer s'être libéré d'un "soi" formuler par l'extérieur?

Les choix décisifs de nos vies? Ils ne fournissent qu'une illusion d'autonomie si les croyances dont ils dépendent n'ont pas été préalablement et puissamment remis en question. La liberté découle d'une observation critique de notre personnalité au sortir de l'enfance, période où, ballonnés entre nos sensations et les croyances du monde, nous n'avons fait que "subir" les choses (C'est le poids et la grâce de tout enfant de subir les choses)

Lorsque nous naissons, nous sommes inondé d'une lumière pure. La vie éclate en nous sans que nous ne jugions rien. D’incroyables sensations nous parviennent et nos sens s’abreuvent de leur propre savoir…

Enfant, le monde nous apprend à croire en des choses qui nous échappent. C’est inévitable. Nous vivons au plus près du présent et nos pensées s'aventurent rarement ailleurs, si ce n'est dans les fantasmes inconscients que construit notre quotidien.

Puis notre esprit devient de plus en plus réflexif. Notre conscience se développe et nous enveloppe. Nous soutirons à notre mémoire des éléments pour les comparer. Nous sommes en capacité d'opérer des choix, de construire et de déconstruire sciemment savoir et croyances.

C'était sans compter sur ces entités auxquelles nous avions amarré nos habitudes lorsque nous étions sans défense: la société, les parents, l'école, la religion...

L'erreur n'est pas tant d'avoir été éduqué et conditionné, mais de se complaire sans vérifier par soi même qui nous sommes devenus.

Faire la part entre "croyance" et "savoir" est un parcours parfois difficile. Déconstruire toutes les dépendances et les illusions auxquelles nous avons été soumis demande un vrai entêtement et une patience combative. Nous restons tous les fantômes de la société avant ce long cheminement solitaire que, en vérité, peu choisissent de poursuivre.

J’ai débuté la méditation il y a 4 ans pour me sauver de la mélancolie. Maintenant, je vais mieux et je médite moins à certaines périodes. C'est dommage car juste après une séance, j'ai l'impression de retrouver les 3/4 de ma vitalité.

Ce matin, j'ai médité si profondément qu’en ouvrant les yeux, j'ai cru être immortel. Mon corps vibrait toutes les possibilités que j’avais rêvé sur la vie. Un formidable optimisme me traversait.

J’ai pensée : La vie est semée de pièges dans lesquels nous tombons tous. Certains ont développé cette "arme" qui leur permet d'assumer leur chute tandis que d’autres sombrent continuellement. Cette arme porte un nom...

La mesure de mon sentiment d'immortalité de ce matin n'a d'égal que la gêne latente qui m’accablait ces derniers temps. Je suis tombé dans un piège dont j'ai mis quelques temps à me relever.

Consommateur engagé depuis 4 ans, je me suis confronté à des collègues en leur disant que leurs pratiques étaient destructrices. Je manquais d'assurance. Je ressentais que mon approche se limitait dans le jugement et que je me confronterais à un mur. Je n'arrivais pas à exprimer les débats qui me portaient à cœur. Ça me frustrait.

Ce matin, j’ai compris que je m'y prenais à l'envers.

Les choix d'un individu sont le reflet de la perception qu'il a de lui même. Toutes ses croyances du monde extérieur en découlent. Il refusera parfois de se confronter à certains débats quand ceux là risqueraient d'ébranler les certitudes qu'il a de son existence. C'est pour cela que toute personne érige au cours de sa vie une protection contre sa propre vulnérabilité: la zone de confort. Certains sont réticents à en sortir lorsque personne ne leur a enseigné ce trésor caché au fond d’eux même: un héros, souvent étouffé par une enfance conditionnée…

Comme beaucoup de film,"Matrix" parle de ça: La difficulté de la vérité, la lutte pour y parvenir, les croyances qui nous détourne du héros le plus important du monde : Nous même. Dans Matrix, au milieu de buildings, Néo prends d'abord conscience que le monde qui l'entoure est une illusion avant de se battre pour rejoindre le monde réel. Au début il n’est jamais facile de vivre pour cette liberté et il faut s’armer de courage pour s’opposer à ceux qui cultivent l’illusion et la dissimulation. Même sur le chemin d'une conscientisation, tenir à distance d'anciennes croyances peut être déroutant. Dans Matrix, Cypher décide de refouler la vérité au profit de ses habitudes. Quand on s'y accroche, celles ci sont le socle d'une protection qui devient notre propre piège: la zone de confort. Cypher connaissait les conséquences de son retour dans l’illusion mais préféra trahir ses amis et son intégrité au profit de sa zone de confort. Pourtant, une chance unique se présentait à lui : renaître. Mais ça, il ne le savait pas…

Après ma méditation, j'ai compris le point fort de mon enfance déstabilisante: ma zone de confort à constamment été détruite, et je n'ai eu d'autre choix que me lier à la réalité pour y créer une zone qui en dépendrait: Je suis vulnérable. En acceptant ma fragilité, j’acquerrais une "non-protection" plus efficace que n'importe quelle armure. Je n'avais plus besoin de fermer les yeux sur la vie ou sur moi, fut ce pour nos échecs ou nos gloires. Ce héros, c'est le cœur, et à son stade le plus évolué, c'est l'amour inconditionnel. Mais comme beaucoup en ont été privé, nous maintenons notre cœur étouffé sous le poids du passé.

La liberté ne se dispense jamais d'une prise de conscience et, souvent, c'est la honte qui nous en prive.

A force de croyances ébranlées, j'ai appris à ne plus culpabiliser de grand chose. J'ai acquis plus d'estime pour la vie et pour moi même après avoir entrepris des recherches sur la personne que mon enfance avait façonné et celle que je voulais devenir. Mes efforts ont révélé ce trésor plus puissant que n’importe quelle zone de confort : je suis un héros. Pourquoi? Parce que je souhaite vivre en harmonie. Ce n'est pas seulement un souhait, ce sont aussi des actes qui me fournissent ce sentiment accordé aux héros : de la dignité. Pour moi, vivre en harmonie est l’unique façon de d'apprécier l'existence d'une intensité authentique, forte et stable.

La liberté des uns s'arrête là où commence celles des autres et c'est en défendant chacune de ces limites que l'on crée d'avantage d'harmonie. Je me suis toujours attaché à tout remettre en question pour entretenir ma liberté et, dans la mesure de mes capacités, inspirer celle des autres, car ça va ensemble.

La plupart des gens qui commettent des actes aux conséquences néfastes n'en ont pas conscience et ne savent pas comment devenir leurs propres héros. Ils n’y pensent même pas. Si je leur expliquais comment faire il leur faudrait beaucoup de temps avant d'y songer sérieusement. Et c’est normal… abandonner l'envie de tout contrôler, apprendre à faire confiance au présent et à son intuition etc... tout cela peut sembler dérisoire face aux habitudes ancrées dans notre routine. Les habitudes nous en rendent accrocs, les habitudes sont une drogues. Le fait que tant de thérapies différentes aient vu le jour, des plus conventionnelles aux plus mystiques, est révélateur du malaise que l'on vit, même si nous le refoulons plus ou moins afin de pouvoir nous intégrer.

Notre manière d'exister, de nous exprimer, est de donner du sens aux choses. La société du conditionnement occulte notre héros intérieur en nous gavant de substitut, détournant notre attention et banalisant nos agissements. Notre besoin de sens est submergé par le désir de performance, la consommation de divertissement virtuel, matériel, alimentaire...

Le monde est bourré de ces savants du marketing qui ont effacé l’idée de dignité de nos esprits. En résulte des fantômes parfois bien habillés mais dont l'assurance n'existe qu'en surface.

Les découvertes de ceux qui sont leurs propres héros sont les plus puissantes, même si elles sont souvent remises en question pour leur aspect "naïf", ou sortant de l'ordinaire. Pourtant, l'énergie d'un héros le pousse à observer son environnement mieux que quiconque.

Notre humanité est en cause: Nous aimons surpasser notre condition, nous sommes des êtres hautement créatifs. Notre conscience est expansive. Notre humanité est expansive. Tout notre être est expansif. Nous avons tous la capacité de renaître plusieurs fois si nous acceptons de sortir de notre zone de confort.

L'amour découle d'une confrontation constante. Celui qui aime et se confronte peut faire face à n’importe quelle vérité, et d’ailleurs, c’est ce qu’il recherche, car c'est ainsi que l'humain se réalise. Un héros distingue ce qui semble banal pour la majorité mais n'a rien d'anodin pour lui: la franchise et la dissimulation, l'amour et la violence, le mépris et la considération...

Dans un monde ou le mensonge et la dissimulation planent, être honnête, c'est être engagé. Être honnête, c'est être vivant.

La pire ennemie de l'introspection est la culpabilité. La seconde est la fainéantise. Toutes 2 se retrouvent dans la zone de confort.

Au lieu de demander aux gens d'arrêter de manger tel chose, d'acheter telle chose, de voter pour untel, ou de vivre de tel façon sans en comprendre le sens, j'aimerais leur demander d’aimer les questions, et aussi celles sur eux même. J'aimerais leur demander que cette quête soi d'abord toute petite mais quotidienne.

La liberté de tout un monde prend racine dans la conscience de l’individu. L'humain le plus méprisable peut devenir le plus grand des héros. C’est le trésor inaltérable qu’a donner la vie aux êtres humains.

"On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux" Antoine de Saint Exupéry

https://www.youtube.com/watch?v=6w_nlgekIzw

dimanche 6 mars 2016

Ecoute...


Si je devais perdre un sens, ce serait la parole, pour être simple témoin. Porter la vertus du regard au rang d'art. Le regard que l'on jette sans attache, fuyant le port de notre orgueil, glissant sur toutes les vagues.

Je n'ai plus peur de la souffrance

Je n'ai plus peur de la souffrance. Elle est le signe que quelque chose émerge en nous. Chaque chute, chaque humiliation, chaque abandon, chaque crainte peuvent nous apprendre un peu plus l'art du détachement. La douleur est source de dépassement de soi et d'apprentissage si nous l’observons avec confiance. Il ne faut pas l’étouffer, au risque qu'elle persiste avant de s'enfuir dans une région de notre être. Il sera alors difficile de lui remettre la main dessus, elle n'aura plus l'occasion de se muer en sagesse. Il faut se laisser porter, aimer chaque sentiment comme un nouvel acte de notre passage sur terre. J'ai 26 ans et j'apprends à aimer toutes les parties de ma sensibilité.



mercredi 24 février 2016

"
"Mademoiselle C., quatre ans, célibataire": le notaire a lu cette phrase comme toutes celles qui la précédaient, sur un ton morne, sans éclairer sa voix par un sourire, insensible à cette fantaisie nichée dans l'arbre creux du langage administratif. Il était atteint par la maladie propre à ceux qui se confondent avec la place qu'ils tiennent dans la société: le sérieux fige leurs traits, la raideur gagne leur corps puis leur âme, ils sont devenus leur propre statue et plus rien ne les fera descendre de leur socle que leur mort.
"
Christian Bobin

lundi 22 février 2016

Je lis les mots des autres pour me laver de ceux, captifs, qui me serrent le ventre, m’empêchent de contempler. Je lis pour l'éveil, mais l'éveil se produit quand je relève la tête, lorsque des mots n'existent plus et qu'une emprunte discrète ouvre tous mes sens. C'est sans le vouloir, dans ce silence médian, que naît l'espace d'une compréhension. Les mots servent alors de témoins pour l'invisible, une entité insaisissable qui nous transperce tout le temps. Ils offrent à l'imaginaire un peu de ciel, attendrissant le regard que l'on porte sur les choses. Alors s'enclenche le cycle d'une nouvelle compréhension, d'une nouvelle rencontre avec le fond de moi même, là où, épargné d'un Moi illusoire et plein d'orgueil, l'image du monde demeure intacte.

dimanche 21 février 2016

Je te souhaite un jour de te sentir seul au point de te satisfaire de toutes les présences, fût ce celle d'une poule. Lorsque celle ci réagira à ton passage, admettant que tu existes, tu entendras peut être un écho. Ce jour là, tu ne limiteras plus l'individu à l'humain mais la définiras par cette présence qui est un acte.

Sur l'eau, on peux observer des oiseaux jouer, tourner en rond, chercher l'attention de leurs congénères, et tu saisiras peut être qu'il ne s'agissait pas seulement d'un réflexe de survie que l'orgueil humain aime différencier des siens, mais que peu de vivants se complaisent dans l'isolement.

Ce jour de grande solitude, ta vision de l'autre sera bouleversée. Tu n'aimeras plus seulement te pavaner avec des certitudes et tu tiendras ton silence pour qu'il contemple sans plus blesser une parole qui lui échappe, ce savoir qui précède toute pensée: La présence est un acte. Tu ne penseras plus à l'humilité quand tu te tairas au point de descendre plus au fond de toi: l'image limpide du monde s'y reflète. Tu t'assiéras dans l'éternité du présent, presque dans la paix d'un dieu.

Car si naît en toi la conscience la plus difficile, alors tu agiras aisément sur le plus simple. L'on te critiquera toujours car c'est une habitude, et tu sauras te démarquer des reproches. Mais il te restera encore le challenge le plus grand de tous: tolérer leur ignorance.

Quand tu seras seul au point de protéger l'arbre et la fourmis, tu comprendras tout en même temps l'amour, l'harmonie, le courage, la responsabilité... Tu saisiras peut être que tous tes actes proviennent d'un pouvoir, d'un don merveilleux et terrible, le plus influent que la nature ait prodigué à des animaux : L'humain peut tout détruire. L'humain peut protéger.

La présence est un acte de vie. Protéger cet acte envers et contre toutes les ignorances est la plus belle des reconnaissances. L'empathie n'est jamais une erreur.

jeudi 18 février 2016

Harmonie et chaos

La totale lumière annihilerait toutes les nécessités. C'est pour cela que tout est périssable. La nécessité à toujours été le sens de la vie. L'instinct de survie, le désir sexuel, l'amour... tous témoignent de pulsion de vie et de mort. Les voies de création et de destruction se font sans cesse écho. La matière se charge de ce que nous n'osons appréhender. En philosophie, nécessaire signifie: inévitable. 

Le socle de toute chose est le mystère, la cause de toute chose est son questionnement. Le doute, la peur, intimement lié à leur contraire, font partie intégrante de notre "liberté". Elles en sont la condition sine qua non et lui donne toute sa profondeur. L'infini qui nous échappe est la vie même, son mouvement fondamental. Les croyances les plus contradictoires ont toutes chances d'y trouver refuge. Le jugement n'est qu'un consensus et le savoir est minuscule. L'esprit est trop codé, trop structuré. Le mental tire des conclusions car il est une conséquence, mais l'âme est le mystère. L'esprit devient pont fragile lorsqu'il voue son énergie à plus que lui même, lorsqu'il reconnait son énergie comme étant au delà de lui même, abandonnant tout désir d'accaparement: s'abandonner. L’inflexion de l'abandon brise une à une les parcelles du pont qui surplombe le gouffre du mystère.

Il y a des doutes finit, terrestres, palpables, rapidement résolubles. Il y en a d'autre, si l'on croit les avoir élucidé, c'est que l'on ment. Résoudre n'est pas le nom de la vie mais celui du désir. Le nom de la vie est mystère.
Rien n'est grave si on a vécu avec passion! Le drame c'est de s'être résigner à vivre sans prendre aucun risque, de n'avoir jamais pu dire à la vie, c'est le bordel ici, mais vivre est grandiose, et avant de mourir je veux te le rendre en libérant l'amour pour qu'il déborde de partout comme j'aime qu'il déborde de moi. Ce n'est pas par devoir, je le ferais avec plaisir car la vie est une putain de merveille.

Tout est merveilleux. Ça demande un vrai effort de déconditionnement pour s'en apercevoir. Tout est merveilleux. Même les "erreurs" entraîne la vie, une suite de réactions transitoires, d'interactions perpétuelles. Tout disparaîtra, tout transformera. Vive la vie, vive la mort, si tu aimes!

jeudi 11 février 2016

Fervent déterminisme

Je rêve d'un monde ou les coupables sont réparables,
On a tous été victime de quelque chose
Personne ne vient au monde avec la connaissance d'un crime. Ce sont les averses qui entraînent le déluge

Sartre disait :
“L’homme qui se croit déterminé se masque sa responsabilité”

Conclusion simpliste d'un grand penseur. Imaginons que le déterminisme est une réalité. Accepter la réalité serait un acte mature, responsable dirait on, non? Le déterminisme dérange l'humain dans ses critères de réussite ou d'échec qui n'appartiendraient qu'à lui même. Mais nous sommes le résultat de tous les facteurs du monde. Nous faisons partie d'un tout, et nous pouvons très bien l'envisager tout en continuant à agir en conscience. Peut être même davantage... Dans tous les cas, déterminisme ou non, l'on peut toujours se trouver des raisons de se sentir responsable ou non. La réalité du déterminisme ne change rien à ça, il s'agit juste d'un argument de plus.

Avec le déterminisme, rien n'est absolu, si ce n'est l'ensemble à qui tout appartient, et c'est bien mieux comme ça. Ciao culpabilité excessive, sentiment de mérite, compétitivité. Bonjour harmonisation. Cette phrase d'un penseur tel que Sartre prouve à quel point l'égo blessé de l'individu n'est pas prêt à sa divinité qui l'englobe et le dépasse. Je me crois déterminé et l'accepte sans jamais me désister de mon pouvoir de décision, quand bien même toutes mes décisions seraient déterminé. L'un empêche pas l'autre. Savoir que tout est déterminé me permet de mieux comprendre les principes d’interactions et de guérir de mes blessures sans chercher à me flageller. Savoir que tout est déterminé ne m'empêche pas de me sentir responsable, même si dans l'absolue la responsabilité n'existe donc plus. Mon pouvoir est déterminé, mais n'en demeure pas moins grand.

J'imagine qu'accepter cela demande un petit cheminement, de faire le deuil de certaines croyances et de faire la paix avec notre inéluctable vulnérabilité. Il faut revoir nos critères et assouplir notre égo. Quand je vois la proportion de peur mué en orgueil chez certains, je comprends que l'idée d'être lié à tout puisse être un risque pour leur petite personne. Le racisme est un bon exemple. La peur qui ne se surmonte pas, la peur qui se complait, la peur qui se déguise et se trouve des arguments, est un étau pour la pensée.

Spinoza disait:
“Les hommes se trompent quand ils se croient libres ; cette opinion consiste en cela seul qu’ils sont conscients de leurs actions et ignorants des causes par lesquelles ils sont déterminés”

Ce constat est trop péremptoire à mon goût. Si j'émets une note de musique, c'est moi, l'instrument et la forme de la pièce ou elle résonnera qui l'auront déterminé, et pourtant, elle existera par elle même. Une fois émise, je ne pourrais pas la stopper. Sa forme prendra son essors en nous mais se dispersera par elle même. Elle était attendu mais dorénavant, elle vibre. Il en est de même avec toute conséquence. Il en est de même avec des êtres vivants. Notre vécu est déterminé mais n'en reste pas moins complexe, intense et singulier. Le concept de liberté est à revoir. Comme celui de la responsabilité, il n'est certes pas absolue, mais simplement parce que rien ne peut l'être, et c'est idiot de ne pouvoir faire le deuil d'une croyance erroné simplement parce que nous voudrions être des dieux indépendants. Nous avons inventé des concepts qui n'ont aucune existence absolue.

dimanche 7 février 2016

Quelle est la pire des violences ? Celle qu'on banalise... La violence faite aux animaux est la plus banalisée du monde. Je ferais tout pour qu'on le sache.

lundi 25 janvier 2016

Cloître en suspension

Pourquoi faire une chanson
Quand je peux m'extasier
D'un symphonique abandon
Allongé à tes pieds

Pourquoi jaser l'histoire
De milles danses oubliées
Quand je trouve un perchoir
Sur ton corps dégrafé

Pourquoi donc crier marre
A l'asphalte tourbillon
Quand le silence du soir
S'assure que nous rêvions

mercredi 20 janvier 2016

J'ai 26 ans. D'année en année et depuis 4 ans, j'ai la sensation de guérir et d'évoluer plus vite que jamais auparavant. La mémoire du passé me tourmente de moins en moins. Je ne la provoque plus en m'y complaisant, et quand elle me visite, je l'observe sans cette intensité qui me courbait jusqu'au sol. Les fantômes traversent le couloir, derrière leur peau diaphane, je vois un paysage. Les blessures deviennent quelques secrets qui dessinent dorénavant le sens de ma vie. Quelques larmes coulent encore, convaincues d'un combat à poursuivre...

Une partie des gens qui commencent à faire du théâtre ont mal d'eux même et cherchent un moyen de se livrer au monde. La scène pour exister. Au lycée, je voulais faire du théâtre pour lever le brouillard qu'avait jeté dans mon cœur une enfance bâclée. Je ne m'en sortais pas trop mal mais un jour, après m'être nourri d'elles, les vertus de la scène me firent ressentir un plus grand potentiel: le spectacle rend les gens disponibles comme jamais. Là, une réconciliation est possible... Je n'était qu'une fourmis dans le monde. Je ne pouvais pas me limiter à déambuler sur le devant d'une petite estrade. Je voulais pousser le monde sous les projecteurs et sauver la vie d'une grandiose marginalisation. Je désirais offrir une opportunité à ceux qui souffrent ne pas en avoir, la parole à ceux qu'on n'entend pas, un regard sur les vivants que l'ignorance et la crainte étouffent. La conscience, la capacité et la nécessité, c'est ce qui formule un devoir pour moi.

""Dans ma tête, je vois une ligne. Et au-delà de cette ligne, je vois des champs verts, de belles fleurs et de magnifiques femmes blanches qui me tendent les bras. Mais je ne peux pas les atteindre. C’est impossible de dépasser cette ligne". Il s’agit d’une citation d’Harriet Tubman, qui luttait pour la liberté des afro-américains dans les années 1800. "Laissez-moi vous dire quelque chose : la seule chose qui sépare les femmes de couleur des autres, c’est l’opportunité. Vous ne pouvez pas gagner un Emmy si les rôles n’existent pas". Ce sont les mots de Violas Davis que j'ai découvert à travers une vidéo: le 1er Emmy Awards de l'histoire de la tv américaine remis à une actrice noire... En 2015.

La culture à un énorme impact sur les mœurs de la société. Je suis convaincu que les œuvres présentant des minorités nourrissent le cœur du monde humain et animal d'une plus généreuse compréhension. J'ai la conviction que la culture est un devoir qui ne peut se limiter à patauger dans les stéréotypes ou le sensationnel mais doit se rapprocher de la plus grande diversité vivante. C'est d'elle que l'on déconstruira l'ignorance et la violence et que l'on laissera place à toutes les formes de compassion et de solidarité.

mercredi 6 janvier 2016

Voir l'autre... création constante

"Est ce que tu t'ennuies avec les gens parfois, même ceux que tu aimes le plus? Essais tu d'entretenir ou de raviver ton goût pour eux ou laisses tu les choses se faire toutes seules?"

"Raviver, raviver!
Je pense qu'il est possible de redécouvrir l'autre constamment si on l'aime, pour ça il faut s'autoriser à se surprendre soi dans nos réactions face à ce que nous renvoie l'autre, changer les schémas qu'on construit dans notre tête et se dire qu'une vie ne suffit pas pour connaître quelqu'un. Alors autant se passionner constamment et ne pas fixer nos idées.
[...]"

"Tu as raison... Les sentiments, c'est aussi une question d'imagination, de créativité. J'ai du mal à ne pas ressentir la routine avec certaines personnes, à leur trouver de l'intérêt quand j'ai l'impression qu'elles se complaisent dans leurs certitudes. Au fond, elles me renvoient à mes propres démons. Même quand je suis léger j'ai du mal à créer des liens et les raisons sont profondément ancrées en moi. Elles ont fait de moi un idéaliste et un exigeant pour justifier mon quotidien. Il faut juste que je trouve l'équilibre et que je ne m'enferme pas en moi même, que mon désir d'exigence soit celui de mieux voir l'autre.
[...]" 

dimanche 3 janvier 2016

J'aimerais être le Juré n°8 dans toutes les situations... 

Mon critère numéro 1 d'un bon film, et d'une œuvre en général, est: le regard artistique, le parti pris. Il donne la légitimité d'une œuvre à mes yeux. Un artiste privilégiera toujours une intention personnelle avant des attentes extérieures (la renommée, le nombre d'entrées...) qui dépendent souvent d'acquis qui, en plus de ne pas prendre de risques, gênent l'évolution culturelle et intellectuelle en complaisant le monde dans sa zone de confort. Plus que les mauvais essais d'artistes, je répugne les œuvres qui ont d'avantage été écrites pour les producteurs qu'avec le coeur. Entre autres, je rechigne la plupart des œuvres Hollywoodiennes pour cette raison. La plupart... Car d'autres de mes critères peuvent parfois s'y trouver.

Mon 2eme critère rejoint le premier. L'engagement. Dans un monde ou la dissimulation et le mensonge planent, être sincère, c'est être engagé. Comme la sincérité est pour moi une nécessité, je rechigne assez les œuvres dont l'émotion n'est pas authentique, rendant un propos pauvre, mécanique. Je parle toujours de cinéma, mais pas que. Je parle de tout, car pour moi un bon artiste vit son art comme sa vie, et sa vie comme son art.

Mon 3eme critère et non le moins important, est l'optimisme. Si j'apprécie des œuvres regroupant mes 2 premiers critères, j'estime tout particulièrement celles suffisamment contrastées qui, au milieu des plus grandes difficultés individuelles (physiques et spirituelles), sociétales ou institutionnelles, délivre l'espoir, la créativité, l'amour.