jeudi 27 avril 2017


J'irais faire un tour dans votre joue, sur ce quartier de lune que l'on gonfle par pression du soir, ses draps de l'enfance que l'on rassemble quand il fait assez tiède. Rebutons l'escadron de la mort par des à-coups d'espadrille dans leurs dents jaunes qu'ont la jaunisse. Rions d'être sans rigueur et d'avoir pu danser entre les hélices de leur désir austère. Les australiens ne parlent pas anglais mais noient leur trou par plein d'alcool. Le trou où était leur coeur, leur racine, leur vitalité. L'homme abat sa hache, les branches flanchent au sol et l'arbre s'allonge sur son trou. Le coeur n'y rentreras plus jamais. Eparpillons le. Enracinons le ciel, puisque la mort nous flanchera. Vive la vie, vive la mort, si tu aimes.

vendredi 21 avril 2017

A mon présent qui me rend fort

Si je nomme Dieu, il est le présent. Si je nomme Eternité, il est le présent. Si je nomme Vie, il est le présent. Fais donc que je sois toujours faible, toujours vulnérable, et que je chérisse cela, car d'ici je vois les portes d'entrée de ton astre infini, vibrant dans l'invisible, dans les vestiges du silence et de l'ennui. Que mon ego se taise, qu'il ne me projette plus dans le rêve d'une autre réussite que toi. Tu es la réussite et la performance non décharnées par les projections de mon orgueil. Tu es LA voie qui dispense tout. Il n'y a que toi. Là ou tu ne parais plus être, c'est encore toi. Si je m'éloigne de toi, c'est encore toi. Fais donc que ma terre ait toujours soif, fais que je ne sois jamais las, jamais à cours de besoin ni de patience pour apercevoir dans mon miroir dégarni le fil de ton instance. L'humilité est mon labeur, le labeur du jamais acquis. Je veux me taire pour te recevoir, mais je dois te demander d'éloigner de moi le désir d'autre chose que toi, car jamais un rêve ne m'a donné plus de courage que lorsqu'il ne désirait plus rien. L'humilité est la joie, la joie est l'apanage des cœurs vivants! Fais donc que je sois toujours faible, que l'océan de mes pensées ne submergent jamais la cours de nos jeux. Je parcourrais le moindre espace, la moindre brindille d'herbe pour que l'on se poursuive. L'égo est pesant et s'effondre sur moi, mais je veux mourir dans ta terre. Je serais l'ambassadeur de tes fantasmes, quitte à être malmené par les courants, je plierais mais ne romprais pas, pas encore, peut être un jour. Je me garderais de faire du bruit. Fais donc que je sois toujours faible, fais donc que je sois toujours blessé. J'aime mes blessures sans lesquelles il n'y aurait pas de mélange, pas de rencontre, pas de vitalité, et je les ai accolé à toi. Tant que s'y fait, rien n'est mal, j'agrandirais encore l'espace pour te recevoir.