mardi 31 janvier 2012

Compte pour adolescent

Blême des cils, 
et je crible, 
de tâches, 
qui pourfendent, 
mon espace si tendre.
J'avais un poème dans la tête. J'ai rencontré la fille de mon cœur, en couleur, des pétales de douceur, un carnaval de douleur, plus je l'aime ma stupeur…

Les mots que chantaient Neroji, accablé par un ensorcellement vaudou que Sofsou, le grand père de Babou, dans un excès de rage, lança à Valina, la grand mère de Neroji : Pour maudire Valina, Sofsou lui vola quelques mèches de cheveux, censé être l'immortel réflexion de la mort (la vie de la mort), les posa dans un sceau d'esprit qu'il invoqua: "Que cette femme pleure toute sa vie, ainsi que ses enfants, et les enfants de ses enfants" Après la mort des grands parents, Babou eu des visions, et pressentis qu'il pouvait sauver la vie d'une personne dont il aurait mieux fallu qu'elle soit morte. Neroji, esseulé dans une cité de plomb, miroitant des ombres froides, perméable seulement à la prière, implacable humanité du "Pourquoi?" Celui qui fait les démons comprendre la douleur, la culpabilité d'exister, et se transformer en ange. Babou était un démon. Le pourquoi de Neroji le sauva. Alors Babou sauva Neroji. 

jeudi 12 janvier 2012

Elle s'appelait Magalie, Marie Jeanne, Nathalie, Simone, Emilie, Laura, Vanessa,

Elle s'appelait Magalie, Marie Jeanne, Nathalie, Simone, Emilie, Laura, Vanessa, trop stupide, pourquoi, sans voix, esquivé et patois, intempestif, j'ai manqué de me faire valoir. J'ai manqué d'ouvrir les bras, je sais à qui la faute, il n'y a pas assez de bouche pour embrasser la faute, suffoquant dans l'hiver d'un coin de chambre ou le regard se blesse, et saigne des larmes chaleureuses dont la vapeur réitère le vieux débat, simule une présence, une aura, dont le tumulte s'efface en s'étirant, dans le vent qui s'arrête, ne pénètre plus rien, ne joue plus à se prendre pour la vie, se noyant dans son propre corps...

dimanche 1 janvier 2012

Miroir antique en argent dégarni, reflet parsemé de taches brunes...

-"Hey! Comment tu vas! Moi? Mais ça va bien, je te remercie! Il fait beau, il fait chaud, les ardeurs sont au top niveau! hahahahahaha! Ode à la joie , ode à la joiiiiiiie, ode à la joiiiiiiiie! Les chinois en chocolaaaat! Les martiens de l'Angolaaaa... se tiennent la main… au Congolacola…. nan… cherche un rein au sahara nan…"

Cuisine vide, évier dénudé

-"Frivole… je m'envole… comme une cabriole… rien à foutre j'lave pas mon bol… " regarde le ciel.

Dans le bus. Le bruit du vent. Un vent d'ailleurs. Regarde les gens. Au restaurant, on lui montre comment remplir les sauces, la moutarde... Vite. Toujours trop vite. Décors flou.
En rentrant du boulot, 21h… crépuscule. Longues traînées de nuages sur les dernières bleues… depuis les profondeurs du ciel, un avion gronde… Lève la tête, les yeux à travers le grillage. Toujours le vent. Presque un chant. 
Chambre nu, sans personnalité. Sport, barre à traction improvisée, puis courir... D'abord le rond point fleuri. Un peu de route avant d'entrer dans le parc. Le vent, tiède, comme un murmure.
Romain. Il vient de la réunion. Un joint avant le taff. Gros tripe. Romain réagit mieux… réagit normalement. Brice se moque… un peu grande gueule. Même défoncé, on s'en rend compte. Entre 2 services, de bons délires. Boxe dans le parc, tactique du vol des chaises de la terrasse, bousillage des panneaux de directions provisoires, la portugaise, l'appartement bourgeois… 
Londres… sympathies stupéfiantes, 1eres montées de synthèse… en retard pour le boulot. Des bouchons sur le retour. Forcé de prendre l'avion. Fuck le boulot. Serveur tout une vie… pas question. Un rêve, trop beau, irréalisable… qu'à cela ne tienne. Serveur tout une vie, pas question. Engouement exacerbé, euphorie démesurée, espoir occultant, entraînante sociale. Soirée, drogues. Sensationnel! Libératoire! L'amour spontané, éphémère, ignorant! Quel est son nom? Quel est son but? 
C'est le regard qui change... Il n'y a plus de ciel, plus d'espace, plus d'ampleur. Que l'effondrement, la peur de rester là, dans le vide qui se clôt, entre toutes les pensées du monde, sans repères. Connexion déconnectante. La folie guette.
Apprendre... apprendre... apprendre sans comprendre. C'est devenir affamé, impatient, en oublier ses sens, avoir peur de faire un choix. Il n'y a pas qu'une seule vérité. Le savoir, trop, beaucoup trop. Comprendre avec crainte. C'est comme si tout devait s'expliquer là, maintenant. En oublier le temps. C'est comme si tout devait se voir. En oublier l'espace. Se sentir impuissant. Coupable. Vouloir mourir. Plus que la mort, vouloir oublier d'être incapable d'exister.
Horloge déréglée. Le jour et la nuit s'enchainent sans pertinence. Après la vie, il y a la mort. S'ensuit la vie. Par pulsion, comme sous les battements du cœur.

Être patient. Apprendre pour comprendre. Choisir. Se faire violence. Radicalement. De toute ses forces. Moins de soirées, adieu les drogues, l'alcool, beaucoup de sport, de méditation. Ça va mieux, beaucoup mieux. Mais quelque chose reste au fond... Cette cyclothymie... Plus tard. Il ne faut pas perdre l'élan. Vivre au présent. C'est tout ce qui compte pour le moment.