Quelle sottise ... Accordons nous qu'on ne doit
plus pointer du doigts les gens mais les comportements, plus juger les
individus mais les environnements, car tant que chacun se sentira menacé par un
autre, nous resterons divisé, les progrès demeureront marginaux, la violence se
perpétuera. Soyons fort pour ceux qui ne peuvent l'être. Aussi durs et injustes
sont leur propos, ne nous nous nourrissons pas de leur intolérance. Il est facile d'accuser, nous avons toujours
accusé. Il est certainement plus difficile de continuer à militer pour la
liberté tout en gardant un contrôle sur ses actes, à se battre POUR un idéal et
non plus CONTRE des personnes. Outre les commentaires désorientés et ultra
violent à son égard, j'ai du mal à saisir l'utilité du geste de Gaspard
consistant d'aller filmer des policiers et puis de les dévoiler sur le net, ce
qui en effet, est potentiellement compromettant pour ces derniers. J'entends bien
et je devine pourquoi l'a t il fait, mais je ne sens aucunement que cela aide à quoi que ce soit de positif. Ça me rappelle Charlie Hebdo (et la tuerie dont je ne parlerais pas).
Dans l'idéal, tout le monde peut faire une caricature de qui il veut. Mais en
toute connaissance de cause, se battre pour sa liberté n'empêche en rien de
comprendre l'environnement dans lequel nous vivons et de respecter autant que
possible ceux que nous jugerions être les détracteurs de la liberté, leur
accordant aussi le bénéfice du doute, sinon, serions nous réellement digne de
nous battre pour la liberté? La liberté est un chemin. On ne
peut cheminer vers la liberté en niant celle des autres. C'est
infaisable. L'être humain est susceptible. Nous devons comprendre
la partie qui n'est pas la notre. Comprendre n'est pas adhérer, mais valider le
statut d'être vivant de l'autre. Battons nous naïvement, et la liberté sera
disputée, partialisée, sclérosée. Si en face un homme nous insulte, ne soyons
pas seulement fort pour nous même, car l'insulte survivra au moins dans son
cœur. Soyons fort aussi pour lui. Comprenons ce que nous avons le droit
de lui dire, et comprenons quel autre part de lui nous ne pouvons tout simplement pas atteindre, quand bien même nous n'adhèrerions pas à cette partie pour des
raisons aussi complexe que "L'identité secrète de ces policiers
contribuent de près ou de loin à un système violent, abusif, intrusif. Je
vais les impliquer dans les mêmes dangers auxquels ils nous ont habitué "
ou " Je ne crois pas en cette religion. Je la trouve archaïque. Je vais
caricaturer un prophète par ce que j'estime avoir le droit de le faire" car la contrepartie
"Ils me nient, alors je les nie en retour" ne sera jamais aussi
bénéfique que vous le pensez. Quelle
justice vous est accessible, par quel chemin vous pourriez produire la liberté? Jamais la loi du Talion ne vous aidera. Elle est comme ceux qui la désire: froide.
Guerre pour guerre. C'est mathématique. Personne ne se posera la question de
qui a commencé. Ca sera juste, guerre pour guerre pour guerre...
Méditez la non violence, mais méditez aussi la non ingérence. Battez vous
toujours pour, jamais contre. Personne n'est laid, seul les actes peuvent
l'être. Tout le monde a un potentiel. N'alimentons pas un feu en pure perte.
Tout le monde s'attend à ce type de pugilat facebookien en divulguant des identités
policières sur le net. A quoi ça sert? A faire ressortir la violence des gens, de fb, du système qui ne nous respecte pas? Ok, et après? Qu'avez vous fait à part attiser le feu du conflit? Le militant ne se réchauffe pas devant ce genre de feu. Le rebelle emmerdeur le fait. A quoi ça sert? Quoi qu'on dise, placarder l'image d'un type qui vous
crache dessus, faire survivre cette image sur un internet qui n'oublie pas, coller une étiquette persistante sur une personne qui aura dés
lors beaucoup de difficultés à s'en défaire et qui pourra en pâtir toute sa vie, c'est malsain. Un
comportement indigne ne nous oblige pas à le devenir de notre côté. Le plus gros risque lorsqu'on engage une bataille c'est de ressembler à notre adversaire. Ne voyez pas les choses de manière binaires et manichéenne. Je connais trop de militant qui ressemblent à leurs adversaires. Les média et
internet sont des monstres incontrôlables que l'on doit user avec parcimonie
et neutralité. L'intégrité de tous reste l'éternel consigne de la liberté, la condition absolue, et il est inimaginable d'y parvenir autrement. Rien ne sert de
culpabiliser, il faut grandir. Pour la liberté. Pour l'amour. Les plus grandes
avancées ont vu le jour grâce à cette dernière. Ne vous gargarisez pas de votre
engagement si votre engagement n'est pas celui de l'amour. Tout le reste n'est
que mécontentement stérile. Ma rage vous crie amour.
Hier j'étais à une soirée concerts des plus alternatives et
militantes qui soient. Au début d'un Dj set, tout le monde avait peur. Vous les auriez vu se parquer comme des moutons mes amis militants de la liberté! Mais moi, ce soir-là, je
n'avais pas peur. Je devais paraître fou. Qu'on
s'entende bien, les gens commençaient à danser un peu, mais, premièrement, l'énergie
qu'ils y mettaient était engluée par le regard des autres, chacun attendant que quelqu’un prenne les devants… conclusion, personne ne se
lâchait vraiment. Secondement, idem pour l'espace. Devant la scène, personne n'osait y aller, résultats, il subsistait une zone vide qu'il semblait falloir éviter. Ça n’a pas dû les aider que je saute d'un coup en plein milieu et
me mette à gesticuler comme une pieuvre hystérique. Ce n’était pas subtil,
mais bon, j'en avais envie. Il y avait un groupe de 3 mecs qui
dansaient mollement les mains dans les poches. Je les ai vu se
moquer un peu de moi. Mais quand je me suis approché d'eux pour les provoquer a danser avec moi, ils m'esquivaient carrément du regard... J'étais là, assumant avoir engendré leur malice et leur
émettant le message "ca ne me
dérange pas de vous faire rire. Rions ensemble ! " je
suis carrément aller danser autour d'eux, mais ils ne me regardaient pas. Ils me voyaient en périphérie, mais ils ne voulaient pas s'engager, par dédain, par peur, je n'en sais rien. Ils fixaient la scène. Les mains dans les poches. Ce n'est pas anodin.
Soit l’on rit avec quelqu’un, et ça s’appelle amour, partage, complicité,
solidarité ou comme vous voulez. Soit l’on se moque de quelqu’un qu’on esquive…
et on appelle ça peur.
Dans le tram, dans la rue, à la caf, en boite de nuit, chez les militants, chez les bourgeois...
partout où je vais je vois des corps
fuyants, des corps qui ont peur, des corps qui battent en retraite dans une
timidité maladive, apathie, condescendance, violence, frustration...
bref, des corps qui ne s'assument ap! Des corps tout kéblo, des
regards qui s'exilent dans le confort. Le confort-misme est partout, la bienpensance s'immisce même chez
les militants! Rien n’est acquis, la peur s’incruste dans les moindres recoins du
corps et il en faut de la patience, du bon vouloir pour débusquer ses
sournoiseries. Cet exemple de la soirée/concert est un évènement constant et extrêmement
révélateur d’une gêne d'être au monde à l’instant précis où rien ne devrais nous titiller
si ce n'est notre passion de vivre. Une piste de danse en dit long sur l’estime de soi.
Je ne parle ni de techniques ni de performances mais de comportements qui ne trompent
pas. La peur. Il n'y a pas un bout
d'humain sur terre qui soit à l’abri de cette pandémie. Dans une guerre, tous les
clans se nourrissent de peur. Ceux qui n'ont pas peur ne font pas
la guerre. Mon message peut paraître stupide, irréaliste, lointain... Je vous parle de cette manière car je pense que c'est nécessaire. Je veux
que respiriez quelque chose que vous n'osiez pas imaginer avant. Quand cela
arrivera, vous saurez distinguer la liberté de tout ce qui relève de votre zone
de confort. Vous connaissez peut être cette équation: Plus il y a de
sécurité, moins il y a de liberté. Voilà pourquoi vous devez être surpris par
l'odeur de la liberté: elle n'a aucun cadre de référence. Mais il ne s'agit pas
seulement de reconnaitre la liberté. La plupart des hommes le font puis la
mette de côté. Il s'agit de l'enjamber, de la chevaucher! La
liberté est un mouvement, et non pas un mot! Le mot n'est qu'un élan pour le
geste! Je ne suis pas un cinglé avec des lubies. Je parle d'expérience de vie
et de mort. La mort est si proche... la vie pleinement vécu est LE Présent. La vie pleinement vécu est LA Joie. Je
suis pleinement là, comme peu de vous peuvent l'être... pour l'instant. Vous en avez le potentiel. Il vous faut des outils pour y arriver, des nourriture corporel et spirituel. La méditation est un bon outil. Elle change tout en vous. Elle prend le meilleur
de vous et vous en inonde, et quand vous avez le vertige, c'est vous qui
inondez le monde. Lire des livre, faire du sport, danser, faire de la musique, écrire, voyager... voilà mes sources d'inspiration, je ne pourrais vivre
aucune action sans inspiration. A vous de trouver les vôtres. Vous pouvez devenir la meilleure
version de vous-même au point de n’être aucunement déstabilisé face à un flic
qui vous menace, à un pantin qui vous menace, à un homme maladroit qui vous
menace, à un humain qui vous menace, à un frère qui vous menace. L'indignation
est légitime! Mais le rire aussi! Et le rire terrasse! La juste indignation est un coup de pelle dans la terre. La joie est un ouragan.
Peace