mardi 14 juin 2016

Sans heurt ni méthode.

Certains rituels nous éloignent de la routine, comme une respiration, l'entretien du ciel, nous déployant confiant dans le jour. Il faut qu'aucuns évènements ne nous en privent. Nous n'avons plus besoin de tous contrôler lorsque, quoi qu'il arrive, nous conservons cette espace dans notre vie. Moins nous contrôlons le superflus, plus nous nous rapprochons de la vie.

Rien ne m'empêchera de méditer chaque matin, de m'asseoir et de m'envoler avec le regard. Je médite mieux les yeux ouverts. Le plus souvent, je regarde les nuages jouer leur ballet unique. Le vent des feuillages, les chants de l'eau, m'ouvrent également les douces voies d'évasion et de recentrement. Il faudrait m'asseoir à l'orée d'un bois bordant la mer, avec quelques touffes de nuages traversant l'horizon: lieu parfait pour méditer.

Quelques songes m'ont envahit à la fin de la méditation. Le plus fort parle toujours d'amour. Le plus fort est toujours celui à deux. C'est une vision personnelle... J'imaginais, lors d'une retraite de silence, tomber sur elle. L'échange sans parole, plus doux qu'aucun autre. A genoux dans l'herbe, observant les insectes sillonnant chaque centimètre de tige. Je me retourne vers elle, la regarde sourire. Elle me voit. Ça fait longtemps que quelqu'un ne m'a pas regardé sans se détourner. Je lui caresse la joue. Le cœur léger, je reviens sur la coccinelle qui va peut être croiser la fourmi, quelques brindilles plus loin. Plus tard, on marche. Quand elle s'arrête et me regarde, ce n'est pas comme dans les films. On ne ferme pas les yeux en entamant une trajectoire rectiligne. Je ne suis pas une météorite et elle la lune. Elle tremble et moi aussi. J'enlace son visage, j'embrasse doucement ses joues, puis son nez, puis le front, puis sa bouche. C'est peut être qu'un mirage... mais c'est ce que m'a dit le ciel après que ce soit éteint mon chahut intérieur, c'est l'émotion qu'un oiseau m'a laissé quand il passait juste à cet instant. Dans son élan, l'émotion a puisé dans le vieux rêve d'une joie fragile.

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