mardi 31 janvier 2017

L'amour du plus lointain

Tram, 7h, heures du soir, journée tiède et pluvieuse. Deux femmes se fâchent. L'enfant de l'une d'elle a malencontreusement bousculé celui de l'autre. Agacée, celle ci fait une remarque, l'autre réplique. Petits piques glacés planant au dessus de nos têtes, acerbes et civilisées en même temps. Les accompagnants, hommes et enfants se regardent, désemparés par la situation qui s'envenime à petits pas assurés. Cela reste rationnel. Idiot, mais rationnel : toutes deux tiennent à avoir le dernier mot, c'est une question d'honneur. Mais les remarques sont de moins en moins polies, et le conflit, de plus en plus tribal. Puis finalement, elles se taisent. Gêne public. Tout le monde retient son souffle... le silence pèse... le tram est dépassé par des piétons...  Pitié, que quelqu'un rompt ce silence. Mais personne ne bronche. Alors... l'une des deux femmes à un mot. Le mot de trop. Toutes les goupilles sautent. Les gens s'agrippent à ce qu'ils peuvent: sac à main, barre transversale, main du voisin... les autres ferment les yeux, quelques preux chevaliers ont déjà quitté leur siège pour protéger les plus faibles. Va y avoir du sang. Mais au moment où elles vont se sauter dessus, tel un anticyclone divin transporté par la fougue de milles oiseaux d'un blanc pure et aveuglant, l'un des 2 hommes s'interpose et dit "Aujourd'hui nous sommes ici... mais peut être pas demain. Essayons de faire les bons choix" Elles en sont restées là... Peut être se sont t elles souvenus que leurs enfants les regardaient.

Si nous devions mourir demain et laisser une dernière musique à l'enfant qui nous regarde, une note indélébile qui se suspendrait dans son esprit... quels sont les choses que nous serions prêt à faire ? Que la réponse deviennent notre unique condition.

L'essentiel est l'enfant.

"Plus haut que l'amour du prochain est l'amour du lointain et du futur"
Nietzsche

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