vendredi 22 juillet 2016

L'harmonie est l'espace sans heurt qui lie et sépare chaque corps, chaque pensées.

C'est la liberté d'un humain, sa paix intérieure, qui tend ses actions à être sans heurts. S'il méprise, s'il blesse, s'il insulte, c'est pour se protéger. L'humain doit toujours réapprendre à ne plus considérer la nouveauté comme un risque malencontreux mais comme un trésor.

J'ai encore entendu quelqu'un dire "le foot c'est de la merde". Ce genre de propos, en plus de brasser de l'air, culpabilise ceux qui, pour une raison ou une autre, aiment le foot.
Les concernés continueront d'ériger le mur dont vous avez amené les 1ere pierres.

Le danger, c'est les acquis. Comme l'on peut se croire tout permis avec nos proches, comme l'on fait moins attention sur les trajets quotidiens, l'on prend nos aises à banaliser nos propos. L'on avance sans ouvrir les yeux, et l'on méprise ce qui nous entoure.

Souvent, lorsque quelqu'un aiment ou non une chose, ce n'est pas pour ce qu'elle est dans son ensemble mais pour les souvenirs qu'elle lui a laissé. L'appréciation primaire des choses ne découle pas de convictions mais d'instants. Les critiques simplistes sont souvent teintées de ressentiment. Comment peut on en vouloir à quelqu'un d'avoir vécu des instants? L'humain de la société à ça en lui. Une part d'esprit vengeur enclavant son univers de croyances derrière un mur d'orgueil. Il se satisfait de petites victoires sur un monde qui le submerge, et à défaut, de petites vengeances.

Gamins, ma mère avait repris ma sœur ayant affirmé "Le rougail de S. est meilleur" S. était la nouvelle femme de notre père. Aussi jeune fut elle, ma sœur savait ce qu'elle faisait. "Ne dis pas qu'il est meilleur. Dis plutôt que tu préfères celui de S." Ma sœur avait insisté et ma mère lui en avait mis une. C'est parce que ma mère était capable de lui en mettre une que ma sœur voulait la blesser, je n'ai aucun doute la dessus. Esprit vengeur.

L'esprit vengeur est blessant et crée la sensation de ne pas être légitime. Quand à l'école nous avons une moins bonne note qu'untel, au fond, l'on se fiche d'avoir été surpassé. Un contrôle spécifique dans une limite de temps, ça ne juge qu'une zone minuscule. C'est la reconnaissance qu'on apporte à l'un et dont on prive l'autre qui crée ce petit impact intérieur. Si l'on est bon joueur, ça ira. Mais lorsque le monde qui nous entoure devient plus compétitif, absurdisant ses critères, détériorant sa compassion, exacerbant son intolérance, être bon joueur ne suffit pas.

Les américains sont égocentriques? François Hollande est nul? Les homophobes sont tous des cons? Ces remarques ne parlent de rien de tangibles. Elles ne font que lier paresseusement des concepts sans exposer de faits. Rien n'est plus propice pour l'esprit de confusion qui, potentiellement, se propagera jusqu'aux oreilles des concernés qui, dans le meilleur des cas, prendrons du recul, dans le pire, se fermeront et deviendront un énième relais de la contagion. Ce n'est pas en distribuant de la cire d'oreille qu'on crée plus d'harmonie.
La plupart du temps, les auteurs de tels dires n'ont pas de faits à rapporter, simplement des ressentis. Alors, il vaudrait mieux qu'ils affirment quelque chose sur eux même comme "il ne m'inspire pas confiance parce que..." ou "cette attitude me blesse directement, parce que... ". C'est plus honnête que faire des généralités.

Le foot? J'adore y jouer! Le regarder? Sans plus... C'est amusant quelque fois, sinon ça m’ennuie. Question de goût... et de fréquentation. Je comprends l'engouement, le fait que certains trouvent ça beau. Il m'est arrivé d'être euphorique. Difficile de faire autrement quand des potes vous invitent à regarder un championnat avec eux. Attendre le salut avec un million de supporters, tous suspendus à la course des joueurs, convoqués pour un carnaval d'émotions, a quelque chose de stimulant. Une percée extraordinaire dans la défense! Une aisance folle à analyser le terrain tout en zigzagant! Un geste équilibré pour éliminer le défenseur! Le ballon décolle et lui rase la tête, et, le temps qu'il réatterrisse, la brèche qui se referme, pas le temps de douter! Instinctivement, le pieds s'enfonce dans le ballon! Celui ci éventre littéralement le sentier, arrache l'herbe, fait virevolter tous les regards! Le temps se fige, nos yeux s’écarquillent, nos bouches s'éternisent, prêts à bondir... le filet va se déchirer! Le butteur court, fait des roulades, expulse sa joyeuse hargne sous l’acclamation des caméras, de ses partenaires, du stade! Tous mes potes hurlent en improvisant des chorégraphies ridicules! Toute cette effusion, juste pour quelques seconde! Et la concentration qu'on s'impose pour la suite du match, bien que tout le monde soit de connivence, la joie qui se prolonge... Ce n'est pas le point marqué qu'ils regrettent en face mais l'émotion! L'on joue pour la rechercher, la faire grandir, la faire vibrer, la prolonger dans un championnat. La coupe? Dérisoire. Les instants, ça c'est unique!... Mais le foot me déçoit sur d'autres aspects. L'industrie du sport médiatique fait beaucoup tâches. Il y a de la corruption, des manigances déshonorantes, des valeurs douteuses, une désinvolture nuisible à tous niveaux, des conséquences sociales hautement préoccupantes... Je pense à ce qui s'est passé au brésil et me dis que ce n'était pas anodin, que demain, ils n'hésiteraient pas à recommencer, car c'est ce que le sport médiatisé est devenu. J'accorde beaucoup d'importance cet ensemble de choses.

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